Vendredi 07 juillet
Résumé : Suite et fin prématurée du trek en Pays Baduis

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Ce matin, Mansyur a une grosse flemme, Romain et moi attendons avec impatience qu'il se décide à bouger mais il ne pense qu'à jouer aux dominos. Le jeune Allemand Alex et son guide Muhamad sont partis tôt ce matin de l'autre côté de la rivière. A force d'attendre, la fraîcheur matinale est déjà loin, tant pis pour la chaleur étouffante nous décidons de partir randonner sans le guide. Il nous demande ne de pas nous éloigner du village, on lui fait intérieurement un bras d'honneur.

Après un quart d'heure de marche nous croisons Muhamad rentrant au village. Il s'inquiète de nous voir seuls si loin du village, il donne alors quelques instructions à Alex pour qu'il rentre seul et décide de nous prendre en charge. On va faire avec lui la balade prévue jusqu'au village de Cicakal. Ça monte pas mal mais nous sommes récompensés de nos efforts car Cicakal est un très beau village.

De retour à Gajeboh, Mansyur a toujours sa grosse flemme, j'en profite pour prendre une douche en utilisant les installations des villageois. Les douches sont beaucoup plus sophistiquées que les WC (forcément, vu le WC ne sont rien d'autre que la rivière !), il s'agit d'une natte en bambou derrière laquelle l'eau de la montagne coule d'un tuyau et se déverse dans un bassin (sorte de mandi). C'est presque l'intimité, du moins par comparaison aux WC.

Enfin, Mansyur commence à se bouger, on va enfin partir vers notre prochaine étape. Cette inertie me laisse croire que les guides ont déjà en tête le sale coup qu'ils vont nous faire. Nous partons pour une belle balade, on passe par un petit lac. Mansyur se souvient qu'il doit jouer au guide et me dit d'un ton péremptoire «this is a mountain lake», et au cas où je serais aussi neuneu que lui, il répète «yes, this is a mountain lake». Nous traversons quelques villages: Mao, Cigulak, Kedung (orthographe sans garantie). Notre repas de midi se limitera à une noix de coco par personne, mais elles sont tellement grosses et charnues qu'on a du mal à les finir, heureusement que des poules nous aident. Vers 15h, au village de Jangkung, les guides nous annoncent qu'ils ont renoncé à aller plus loin et qu'on va passer la nuit dans ce village. Il était prévu d'aller beaucoup plus loin en particulier de se rapprocher du pays des Baduis blancs ou «inner baduis», la justification qu'ils avancent pour ce changement de programme est des plus foireuses. Puis ils disparaissent pendant trois heures soit-disant pour aller chercher des informations pour notre retour.

Les mensonges des guides commencent à s'accumuler singulièrement, et c'est juste le début. Après leur retour ce sera une avalanche continue de mensonges. Ils nous font attendre une heure de plus dans ce village qu'on connaît déjà par coeur pour voir la fabrication du sucre de palme, en fait cette visite sera rigoureusement sans intérêt. La nuit est proche, ils nous donnent le choix entre dormir ici sachant qu'on devra partir très tôt demain matin ou bien rentrer à Ciboleger tout de suite (fumeux problème de bus). Ils nous poussent à choisir la seconde option. Quelques temps après être arrivés à Ciboleger il nous annoncent qu'il faudra nous lever à 3h30 du matin pour avoir le bus de 4h.

Bilan : pour un trek de trois jours, nous avons eu environ quatre heures de marche guidée, nous ne sous sommes pas éloignés à plus d'une heure de marche de Ciboleger alors qu'il était prévu de se rapprocher du pays Baduis blanc. Tout compte fait le trek n'a duré que deux jours puisqu'à partir de 15h on aurait eu le temps de renter à Jakarta au lieu de poireauter dans le village. Malgré tout le pays Baduis sera notre meilleur souvenir d'Indonésie, qu'en aurions nous pensé si l'on avait fait un vrai trekking de trois jours !

Pendant le dîner je lance les hostilités et leur demande de nous rembourser un jour sur les trois jours payés. Je les menace de les dénoncer sur les forum, cela semble les gêner, mais impossible d'obtenir le moindre remboursement. Mansyur a quelques remords (ou plutôt peur de ma menace) et nous propose une solution honnête consistant à repartir demain pour deux jours de plus sans rien payer. En fait, la tension est telle que ni le jeune allemand, ni Romain ni moi n'avons envie de les voir deux jours de plus. Trop de mensonges on ne peut plus leur faire confiance.

Nous partons avec le jeune allemand prendre un pot d'adieu, mais les guides nous rejoignent. Ils nous payent les consommations et même, Muhamad croyant sans doute acheter mon silence, m'offre un paquet de cigarettes. Nous finissons cette soirée en bavardant de choses et d'autres (faisant semblant d'oublier l'arnaque). Il s'avère que notre guide Mansyur est extrêmement cultivé, à un point que je me demande si la niaiserie de ses commentaires lorsqu'il jouait au guide n'était pas de l'humour au second degré, plus précisément une façon de tourner en dérision son incompétence. Je crois bien que Mansyur est plutôt honnête mais qu'il s'est laissé influencer par la perversion de l'immonde Muhamad.

Nos conseils pour un trek en pays baduis. Écrire avec le guide un "contrat" détaillant l'itinéraire (vous pouvez imprimer cette carte pour y faire noter l'itinéraire), début et fin de la prestation, le type de transport (express, ou ekonomi, aller à la gare de Tanah Abang pour vérifier soi même les horaires des trains express Jakarta - Rankasbitung et retour). Ne pas choisir un forfait tout compris ou alors faire baisser le prix notablement mais s'attendre à des économies de la part du guide. Ne payer le solde qu'en fin de trek si le "contrat" a été respecté. Ci-dessus le bilan de notre trek.

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