Jeudi 06 juillet
Résumé : Départ pour le pays Baduis, nuit dans un village baduis.

hr

arriere index du site index du voyage carte avancer

hr

Navigation
rapide
indonesie_A_07_2006_017h.jpg
indonesie_A_07_2006_019h.jpg
indonesie_A_07_2006_031v.jpg
indonesie_A_07_2006_048h.jpg
indonesie_A_07_2006_053h.jpg
indonesie_A_07_2006_062h.jpg
indonesie_A_07_2006_068h.jpg
indonesie_A_07_2006_090h.jpg
indonesie_A_07_2006_054h.jpg
indonesie_A_07_2006_066h.jpg
indonesie_A_07_2006_042v.jpg
indonesie_A_07_2006_060h.jpg
indonesie_A_07_2006_040h.jpg
Drrrrrrring, drrrrrrring... notre réveil nous annonce qu'il 1h45 et qu'il est temps d'aller au Pappa Café pour voir la demi-finale France - Portugal. Jalan Jaska grouille de monde, il n'y a plus le trafic routier infernal qui règne ici pendant la journée, cette rue est finalement très sympa la nuit. Après une première mi-temps calme, un français se déchaîne et chauffe la salle. On apprend qu'il est ici depuis quatre ans, marié à une indonésienne et qu'il est devenu complètement raciste. Il nous décrit des scènes de mise à mort dans la rue auxquelles il a assisté en présence de policiers qui se sont contententés de compter les points. Interloqué par ces scènes, sa femme lui confirme que c'est normal ici de brûler vif un voleur de scooter ou de lui éclater la tête avec des pierres... eh oui, nous sommes en pays musulman et il y a encore des lobotomisés qui appliquent une forme immonde de la charia. Bref, la France a gagné, les récits du français ne nous ont pas rassurés, on vient de rencontrer (trop tard) un guide pro pour le pays Baduis... et il faut essayer de dormir car la journée va être longue et fatigante.

Après une nuit quasiment sans sommeil nous sommes sur pieds à 7h pour être prêts à partir dès l'arrivée de notre futur guide (Mansyur Laki-Kaki rencontré hier sur la place Merdeka) afin de pouvoir prendre le train express de 8h pour Rangkasbitung.

Le guide arrive avec un peu de retard. Il nous propose de renégocier notre accord de la veille, en particulier il propose maintenant un forfait «tout compris» beaucoup, beaucoup plus cher que les 20 euros par jour de la veille. Je me souviens de l'âpre négociation que j'avais menée l'an dernier pour un trek en pays Dogon et surtout des regrets d'avoir exploité un guide misérable. Craignant de faire de même, je suis disposé à accepter sa nouvelle formule après un marchandage de rigueur sans conviction. Mon fils Romain me fait signe qu'on se fait arnaquer, il a bien raison, mais j'en prendrai conscience plus tard... d'ailleurs dans pas très longtemps....

Je suis pressé, il faut faire très vite maintenant pour avoir le train express de 8h. C'est là que Mansyur décide d'aller aux toilettes, il y reste un bon quart d'heure, ben voilà, premier indice de l'arnaque, nous avons raté le train express, et bien sûr la différence de prix entre les deux classes va rester dans la poche du guide puisqu'on a pris un forfait tout compris. Nous partons enfin mais le guide va prendre son temps pour changer les euros que je lui ai donnés. A la gare il rencontre un de ses copains guide (l'immonde Muhamad). Entre guides ils décident de faire le trekking en commun sans en référer aux intéressés.

Nous n'en voulons pas trop à Mansyur de nous avoir fait perdre 2h30 car un train «ekonomi», c'est vraiment folklo ! On est entassés comme dans le métro parisien aux heures de pointe. Malgré cette foule, un défilé incessant de vendeurs de tout et n'importe quoi parvient a se faufiler on ne sait trop comment. Le passage du contrôleur nous rappelle que nous sommes ici dans le pays de la corruption. Autour de moi, au moins un tiers des passagers n'ont pas de ticket de train. Faisant semblant d'être discrets, on les voit glisser un billet de banque dans la main du contrôleur. Le «pauvre» contrôleur, il a la main tellement remplie de billets qu'il a du mal à ne pas laisser tomber sa poinçonneuse.

Arrivés à Rangkasbitung, Mansyur nous propose notre premier repas dans un snack, il tient bien sa promesse du «tout compris», nous offre boissons, paquets de cigarettes, etc... Puis nous embarquons dans le bus pour Ciboleger, soit trois heures dans un paysage de rêve. Ce trajet est encore très folklo. Le bus a tellement de mal à franchir quelques raidillons qu'on se demande s'il va falloir descendre pour pousser. Le plein d'essence se fait en versant par dessus l'épaule le contenu d'un bidon dans un énorme entonnoir... et bien sûr personne n'éteint sa cigarette. Mansyur qui veut jouer au guide se sent obligé de faire des commentaires, tout le trajet est ponctué de «banana tree» ou de «bamboo», visiblement il ne connaît que deux noms d'arbres. A Ciboleger, on trie nos affaires pour amener le minimum, puis un porteur-guide baduis se joint à nous, il transportera l'eau et la nourriture.

Et c'est parti pour le trek.... Première étape, il faut donner nos passeports à des gardes qui nous font payer un droit d'entrée (et en profitent pour barrer nos visas d'un trait au stylo). Nous allons marcher une grosse heure avant d'atteindre le village de Gagebo où il est prévu de passer la nuit.

Nous arrivons à Gagebo une heure avant la nuit. Pour passer le temps nous allons nous reposer au bord de la rivière Ciujung enjambée par un impressionnant pont construit exclusivement en bambou (pas de clou ni de fil métallique). Au passage, Mansyur se souvient qu'il doit jouer au guide, il me montre «a cat». Très fort, il sait reconnaître les bambous, les bananier et les chats, mais jusqu'où ira cette érudition ? Depuis le pont on peut voir la moitié du village entrain de faire trempette, ils sont tous à poil. Certaines femmes lavent le linge, d'autres villageois font leur toilette, d'autres se prélassent simplement dans l'eau.

A l'approche de la nuit, nous allons vers la cabane où nous sommes hébergés. Les Baduis refusent tout modernisme. En particulier, il n'y a pas d'électricité, pas d'eau courante, pas de lits ni de tables, on dort et on mange directement sur le plancher des cabanes. Pas de toilettes non plus dans les maisons et même dans le village. Mais alors, comment faire ses besoins ? Mansyur nous dit qu'il faut faire comme les Baduis, c'est à dire descendre à la rivière, il y a un gué où le courant est plus fort qu'ailleurs, c'est ici qu'il faut couler ses bronzes à la bonne franquette en compagnie des villageois et villageoises. On note au passage que la zone de baignade des villageois est juste quelques mètres en aval du gué, espérons que le courant est assez fort pour leur santé.

Le repas est servi. Beaucoup de petites assiettes mais leur contenu semble un peu douteux. Heureusement il y a du riz et des pâtes, des valeurs sûres. Muhamad (l'autre guide) me montre une assiette contenant des petits poissons me disant que c'est ce qu'il y a de meilleur. Chouet, je vais m'en prendre un pour moi tout seul puisque les autres n'en veulent pas. Beurk ! dégueulasse ! comme dirait l'autre «c'est de la m...!». J'ai l'explication, ce poisson sert de condiment, il faut juste en mettre une pincée pour remplacer le sel (c'est un peu comme si j'avais essayé de boire un verre de nuoc mam).

Enfin l'heure de dormir. Nos nuits ont été tellement courtes depuis notre arrivée qu'on dormira sur le plancher comme sur un lit... en espérant de ne pas avoir besoin d'aller aux «toilettes».

hr

arriere index du site index du voyage carte avancer