Dimanche 17 juillet
Résumé : Je retrouve mon sac à dos. Départ immédiat pour Mopti.

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Réveil à 5h pour aller à l'aéroport, cela commence à être une habitude mais aujourd'hui, il n'y aura pas de retour à Bamako car j'ai décidé de commencer mon voyage même sans mon sac à dos.

Je vais remuer les bagages dans la salle où sont entreposés les bagages égarés (je commence à connaître l'aéroport par cœur). Un peu superstitieux, croyant en ma bonne étoile j'étais sûr de retrouver mon sac. Douche froide je cherche, recherche, examine avec ma lampe électrique tous les recoins de la salle. Il faut bien l'admettre, je vais être obligé de tout racheter. Lueur d'espoir : un avion vient d'atterrir, bien qu'il soit 6h et que l'avion de Casablanca arrive à 2h30, j'y vais, on ne sait jamais. Toujours rien... j'ai du mal à y croire, mais que fait donc ma bonne étoile ! Je retourne à la salle des bagages égarés et recommence à chercher, je me fais engueuler au passage car je fou un bordel monstre. Je suis décidé à aller faire un sac devant l'immonde chef d'escale. C'est là qu'un employé me dit qu'il est au hall des arrivées et que l'avion qui vient juste d'arriver est bien celui de Casablanca. Maintenant, je vais regarder avec attention les bagages qui tournent sur le tapis, décidé d'y rester jusqu'à la fin. Miracle, mon sac y est.... Je crois me souvenir que mon sac et moi nous nous sommes embrassés.

Vite, départ pour la gare routière de Sogoniko, plus le temps d'aller faire un scandale. Malheureusement je n'arrive qu'à 7h à la station Bani pour essayer de prendre le bus de 8h pour Mopti. C'est trop tard, on me met sur le troisième bus qui part vers 10h. Du moins, c'est ce que j'avais compris. Je demande confirmation à un employé lui montrant mon billet, il me dit de faire vite car on embarque déjà les bagages du bus de 8h. Bizarre, je redemande, puis finalement je montre mon billet à l'employé qui monte les bagages sur le toit en lui demandant de vérifier, tout semble okay. Enfin arrive l'appel des passagers. Bien sûr, je ne suis pas dans la liste. Comme il faudrait bien 30 minutes pour extraire mon bagage, on m'autorise à monter dans le bus. En fait, c'est l'assistant du chauffeur qui cédera sa place. L'employé responsable des bagages s'est pris une engueulade dont il se souviendra.

Avant de prendre un bus (Bani ou Bittar) il faut savoir comment ça marche. Les passagers sont inscrits sur une liste dans l'ordre dans lequel les billets sont achetés. Il y a ensuite un appel et les premiers sur la liste choisissent les meilleures places. Les bus de ces deux compagnies ont une clim, attention je n'ai pas dit qu'ils sont climatisés. La clim ne fonctionne pas, mais comme pour tous les bus climatisés, il n'y a aucune ouverture exceptée la fenêtre du chauffeur. Les prises d'air sur le toit sont couvertes de bagages. Résultat, la seconde moitié du bus est une étuve chauffée à plus de 50 degrés sans le moindre souffle d'air. J'étais au dernier rang, j'ai enduré pendant plus de dix heures ma pire expérience de transports en commun en plus de vingt ans de voyage. Les enfants autour de moi semblaient être sur le point de mourir. Ça gerbait de partout, certains passagers baignaient dans le dégueulé. Moralité, il vaut mieux être en début de liste d'un bus partant plus tard.

Par miracle j'ai survécu à ce calvaire. Arrivée vers 18h à Mopti complètement épuisé. Ici, comme à l'aéroport de Bamako, il faut faire face à une nuée de guides et pseudo-guides qui n'ont aucune pitié pour les voyageurs épuisés. J'assiste à une engueulade à mon sujet entre un voyou pseudo-guide et un vrai guide. Je m'enfuie vers l'hôtel « Doux Rêves », il me faut une clim pour refaire surface.

Le soir je vais vers le bar Bozo, lieu incontournable à Mopti la « Venise du Mali », car il offre le meilleur point de vue sur le port. Il me reste quelques minutes avant la nuit pour jouir du spectacle des pirogues et des pinasses. Malheureusement, ce bar est ouvert à tous les guides et vendeurs, il est difficile de pouvoir aligner deux pensées tellement la pression est forte. Je négocie une trève avec tout ce beau monde pour enfin pouvoir prendre un repas. Mon second repas en quatre jours au Mali. Ce voyage m'a rendu complètement anorexique.

Après le repas deux arnaqueurs très habiles viennent tendre leur filet, je suis pris au piège. Ce piège aurait pu me coûter cher (75000 F CFA). Je ne les dénonce pas car plus tard je conclurai un deal : s'ils me remboursent, je ne me plaindrai pas sur les forums et je ne les citerai pas sur mon site, je tiens mes promesses puisque finalement je n'ai pas beaucoup perdu dans cette histoire. C'est en tous cas bon à savoir, internet, par la contre publicité qu'on peut y faire effraie les voyous, qui ont peur de perdre leur business.

Chronique d'une arnaque. Je prétends ne pas avoir le temps d'aller à Tombouctou à cause du temps perdu à attendre mon sac à dos à Bamako. Commencent alors le baratin des arnaqueurs, d'après eux, il est possible de caser un aller en pinasse à Tombouctou, balade en chameau et nuit dans le désert, retour en 4x4, tout cela en quatre jours. Bien sûr il faut verser des arrhes à la réservation (ensuite, le pays dogon, se visite en deux jours à moto, c'est largement suffisant selon eux). Leur habileté consiste à faire des petits mensonges qui laissent croire qu'on va partir sur une pinasse publique réservée pour moitié à des groupes de touristes, que la pinasse est spéciale, très fiable et qu'elle arrivera à Tombouctou à 8h du matin le troisième jour. Quand je leur dis que j'ai croisé un routard auquel on avait fait la même promesse la semaine dernière, au bout de quatre jours il était encore loin de Tombouctou et a dû terminer le voyage en louant une 4x4 dans un village. La réponse est unanime, comme apprise par cœur « cette semaine le niveau d'eau a augmenté, il n'y a donc plus d'échouages ». Bien sûr, des renseignements ultérieurs confirmeront que le niveau d'eau n'a pas augmenté d'un millimètre. Cet argument bidon est très classique à Mopti. Après vous avoir laissé croire que ça va aller vite, que c'est une pinasse spéciale plutôt touristique, on vous fait croire que vous avez droit à une place très confortable. C'est faux, l'intermédiaire vous fait payer deux ou trois fois le prix de la pinasse et disparaît dès que les Maliens viennent « s'asseoir sur vos genoux ». Bilan on paye beaucoup plus cher sans avoir droit à une once de confort supplémentaire (il y a un prix officiel pour touristes qui est de 15000 F, mais les Maliens payent environ 5000 F pour le même voyage). Il faut savoir que le confort standard se résume à passer quelques jours et quelques nuits avec une fesse coincée entre deux bidons de 500 litres, rien de plus, seuls quelques chanceux pourront s'appuyer ou s'allonger. L'arnaque ne se limite pas à la pinasse, on vous fait aussi verser des arrhes pour la randonnée à chameau et le retour en 4x4. Il est clair que les voyous qui proposent ça savent pertinemment qu'on va arrivera trop tard à Tombouctou et que tout ce qui à été versé est tout bénéfice pour eux.

Jusqu'à présent, à part mon escapade à Daral, je n'ai pas encore eu l'occasion d'apprécier ce voyage. Mais enfin, le moral remonte car demain commence réellement mon voyage. La suite va largement compenser les désagréments accumulés jusqu'à ce soir.

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