Dimanche 27 juillet 2003
Résumé : descente aux enfers (San Lorenzo).


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J'avais réglé mon réveil sur 5h pour prendre le bus de 6h. Hélas j'avais oublié de mettre la sonnerie en marche. Résultat des courses, je n'ai pu prendre que celui de 8h30.
La route croise plusieurs fois la ligne de l'Autofero. On peut alors constater que les indigènes ont su tirer parti des cette voie ferrée. Elle sert à la fois de terrain de jeux pour les enfants, il y a aussi sur les rails des engins bizarres tractées à l'énergie humaine
Vers midi, arrivée à San Lorenzo. A la descente du bus je suis assailli par les « taxis » locaux. Il s'agit de vélos triporteurs conduits par des gamins, ils ne peuvent transporter que les bagages. Je cherche un hôtel, comme à Ibara, j'opte pour l'un des meilleurs selon mon guide, l'Hôtel Imperial qui offre soit disant TV, frigo, sale de bain privée avec eau chaude, certaines chambres sont climatisées. Les chambres climatisées y sont annoncées à 14 USD. Cet hôtel qui était le plus rupin est devenu un trou à rat, sale, habité par les nuées de moustiques, il ne reste plus rien du descriptif du guide. Pour couronner le tout, le gérant est désagréable et toujours de mauvaise humeur. Le prix à chuté conformément au standing puis qu'on ne me fait payer que 4 USD.
Après avoir visité trois chambres, je n'ose pas m'enfuir, probablement que les autres hôtels sont encore pires. Je choisis la
chambre la moins bruyante
car il y a un bar juste devant l'hôtel qui crache sans interruption des décibels. On me précise que je n'aurai de l'eau qu'à partir de 19h30. Il y a de gros court-circuits lorsque je branche le ventilateur ou la télé, d'ailleurs, il me faut choisir entre l'un ou l'autre. Comme la télé n'a que le son, qu'en plus il est brouillé, je choisis le ventilateur. De temps en temps il faut donner un coup de pied à la prise pour relancer le ventilo.
La visite de la ville est intéressante, elle ressemble à un
grand bidonville
où tout le monde vit dans la rue. Les habitants sont presque tous noirs (descendants d'esclaves). Les maisons sont des abris déglingués, les rues sont boueuses (pas pour longtemps car elles sont en cours de pavage). Il n'y a pas d'eau courante, l'électricité est souvent coupée. En fait cette ville vivait du tourisme lorsque l'Aufero fonctionnait, mais depuis que la ligne est coupée tout est à l'abandon. Je ne peux m'empêcher de faire un rapprochement avec Andasibe à Madagascar. Cette ville est également boueuse, les maisons y sont déglinguée, les gens vivent dehors et elle est aussi sur le trajet d'une ligne ferroviaire désaffectée... mais il y là-bas le Buffet de la Gare!
Après avoir fait le tour de la ville, c'est clair, je suis le seul touriste.
Je vais m'informer sur les horaires de bus, bonne nouvelle, il y a deux bus de nuit directs pour Quito ce qui me permettra de gagner un jour. Un jeune m'aborde près des guichets des compagnies de bus, il me demande menaçant de lui donner un dollar. Je n'aime pas trop cette façon de procéder je lui répond « no comprendo », sa réponse bien qu'en espagnol est assez claire car accompagnée d'un geste sans équivoque: « si tu ne me donne pas un dollar, cette nuit je te tranche la gorge ».
Les filles noires sont plus gracieuses que les indiennes, mais il y a ici beaucoup d'obésité. D'ailleurs, les plus grasses portent des shorts hyper moulant. S'agit-il ici d'un signe de beauté?
Je passe la plus grande partie de mon temps près de l'
embarcadère
à observer le manège des lanchas. Celle qui viennent de Colombie sont contrôlées par la police. Certaines sont tellement surchargées qu'on se demande comment elles ne chavirent pas, les passagers sont assis sur le rebord les fesses parfois à moins de dix centimètres de l'eau. Je vais chercher quelques renseignements à la capitainerie, je voudrais savoir s'il est possible de prendre une lancha et de revenir ici avant la nuit. Malheureusement, il est trop tard, toutes celles qui vont partir ne reviendront que demain matin. La dame de la capitainerie me propose d'aller à Limones avec la prochaine lancha, d'y passer la nuit et de revenir le lendemain. Elle précise que ce village est beaucoup plus propre et accueillant que San Lorenzo. Mais je n'ai qu'un quart d'heure pour me décider et sélectionner une partie de mes bagages. Il faut aussi que je prépare une visite pour la journée de demain.
Je rend visite au gus qui s'occupe du tourisme au départ de San Lorenzo. Il me demande 80 USD pour son tour de base. Après les négociations d'usage, il passe à 60. J'espère trouver d'autres touristes ce soir pour éventuellement partager les frais d'un tour plus important, de deux jours par exemple. Malheureusement, je ne trouverai aucun autre routard dans la ville.
Enfin, 7h15, l'heure d'arrivée de l'eau se rapproche. Je vais dans ma chambre et manipule avec frénésie les robinets d'eau chaude et d'eau froide. Pas le moindre glou-glou annonçant son arrivée. On frappe à ma porte. Ben voilà l'eau, elle arrive par la porte, deux filles de l'hôtel viennent me verser deux seaux d'eau dans un bassin en plastique qui occupe la moitié de la douche.
Le plus dur a consisté à trouver un restaurant pas trop sale. Le seul qui était conseillé par mon guide s'est transformé en une salle de billard. Je choisis donc le moins repoussant. Puis dodo, car ici pas d'internet. Tiens donc, c'est la seule ville au monde parmi celles que j'ai visitées ces quatre dernières années sans cybercafé!
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