Dimanche 7 juillet 2002
Résumé : trek mémorable à Kodaikanal.


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Rendez-vous à 7h00 mais départ vers 7h30. L'itinéraire consiste en une descente vers la plaine, dénivelée de 2200 m. On doit passer par les repères suivants: 1- Snake falls. 2- Dolphins nose, il s'agit d'un rocher dépassant sur le vide dont la forme rappelle un dauphin, à condition d'avoir pas mal d'imagination. 3- Écho Rock, il s'agit d'un lieu réputé pour l'écho. 4- Tribal village, petit village isolé. 5- Water fall, cascade sans intérêt.
La descente est très raide, je crains beaucoup pour mes genoux. On aura mis à peine 3h00 pour 2200 m de dénivelé, y compris deux arrêts assez long.
Premier arrêt au rocher des
Dolphins nose.
Cela me permet de discuter avec un groupe d'ingénieurs indiens spécialistes des technologies internet qui sont dans la région pour une conférence. Puis la descente reprend, toujours à la vitesse "grand V". Le guide me fait remarquer que je le ralenti, d'ailleurs, je le laisse partir assez loin devant car il faut que j'amortisse tous les chocs si je ne veux pas que cela se termine par un "sahib knee" (genoux coincés).
Second
arrêt dans le village tribal.
Nous avons beaucoup de chance, ils font une petite fête (ils pas elles). Ils on fait un énorme chaudron de riz sucré et parfumé qu'ils mangent dans des feuilles de bananiers. Nous sommes invités à partager leur repas.
Nathan
rechigne un peu, mais comme je suis intéressé, il est bien obligé de participer lui aussi. Je ne crois pas que ses hésitations soient dues à un problème de caste puisqu'il est chrétien. Je prends le groupe en photo avec la promesse de leur envoyer cette photo en version poster dès mon retour en France. C'est Nathan qui sera le facteur.
La descente effrénée recommence. Pas très loin du village, à quelques centimètres de mon pied je vois un serpent long de 1m50 rentrer tranquillement dans son terrier. Comme il à déjà la tête sous terre, pas de panique, je l'observe quelques secondes continuer à se réfugier sous terre juste à mes pieds. En fait, Nathan, un vrai faux guide n'a rien vu, il était 15 mètres devant, c'est probablement lui qui lui a fait peur.
Un habitant du village tribal nous dépasse, il connaît plein de raccourcis. Cela donne des idées à Nathan qui n'a qu'une idée en tête: me faire accélérer. On va donc maintenant couper les lacets dans de la caillasse pire que celle des GR les plus durs. Enfin à 11h30 nous sommes dans la plaine. Arrêt cigarette avec le villageois. Je lui décrit le serpent (Nathan sert de d'interprète). D'après lui, il s'agissait d'un cobra royal. Cette fois ci, j'avais pensé à amener mon aspivenin. J'aurais eu l'ai malin avec cet outil si le cobra m'avait craché son venin au visage.
Je comprend maintenant qu'on a tout notre temps puisque le premier bus pour le retour est à 13h00. On s'est bien dépêché pour avoir le plaisir d'attendre plus longtemps. En fait pour remonter à Kodaikanal il va falloir prendre trois bus. On va repasser par ma dernière étape de la veille (Vatalgundu). Le retour en bus va durer presque deux fois plus longtemps que la descente à pieds.
J'ai dit que Nathan n'avait qu'une idée en tête: me faire marcher plus vite. En fait, il en avait deux. L'autre consistait à préparer le terrain pour que je lui donne un gros pourboire, il lui fallait paraît-il 5000 roupies pour pouvoir se faire opérer du foie, etc... mais plus important, pour soigner son foie il lui fallait aussi boire beaucoup d'alcool pur. J'ai beau lui dire que l'alcool le détruit, il est formel, quand il a bu deux ou trois grands verres de rhum, il n'a plus mal au foie. Il a bien organisé la balade pour qu'on ait au moins une heure à picoler avant le départ du bus.
Au cours de notre retour en bus, je lui offre trois grands verres de rhum, je sais bien que je l'empoisonne un peu plus, mais c'est lui qui demande et il est tellement collant ! Pour lui faire un peu honte (peine perdue bien sûr) je refuse de consommer la moindre goutte d'alcool, en particulier je refuse de boire de la bière. Lors d'un arrêt il m'a entraîné dans une taverne glauque, profonde de 10 ou 15 mètres dont la seule ouverture est la porte d'entrée. Il y a plusieurs salles, les bancs et les tables y sont en béton, le sol est couvert d'une boue probablement constituée d'un mélange de terre, de bière, de pisse et de dégueulé. De toutes façons, on ne voit pas où on met les pieds. Quelques ampoules de faible puissances et des bougies donnent une lumière blafarde. Les ventilos sont très fatigués, ils font à peine vaciller la flamme des bougies. Il fait une chaleur à crever. Ici, je prendrai un coca, mais je ne le verserai pas dans un verre, je préfère boire directement à la bouteille.
Lors de chaque étape, en particulier dans la taverne cracra ci-dessus, Nathan ameute les foules et me présente comme un héros: celui qui a vu un cobra. Il paraît que c'est très rare, certains indiens n'en ont jamais vu. Nathan, n'en a vu qu'un seul dans sa vie.
A l'approche de Kodaikanal, bonne nouvelle, Natahn m'annonce qu'il doit descendre avant l'arrivée. Je le paye en douce pour ne pas montrer trop de roupies aux autres passagers. Je rajoute 200 roupies de pourboire. Il est tellement heureux de ce pourboire qu'il n'arrête pas de m'embrasser les mains. Il me remercie aussi pour le rhum, grâce à moi, il n'a plus mal. Il me propose d'aller dîner chez lui, mais je suis tellement pressé de retrouver ma liberté, je préfère refuser son invitation.
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