Mardi 11 juillet 2000
Résumé: départ raté pour Manakara, taxi brousse jusqu'à Ambositra.

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A nouveau, petit déjeuner pain et confiture dans ma chambre, mais le dernier car écœuré je jette le pot, il vaut mieux partir à jeun. A 5h45 le chauffeur du taxi réservé la veille est bien là. Il a récupéré un autre français. Nous arrivons à la gare à 6h, soit une heure avant l'ouverture du guichet. Le train est sensé aller à Manakara sur la côte est. Ce voyage est selon les guides l'un des clous du spectacle qu'offre Madagascar. On va traverser des forêts impénétrables par d'autres moyens de locomotion, et parait-il l'ambiance du train est des plus folkloriques, surtout en deuxième classe. Arrivé sur la côte, il y a une guesthouse qui propose des visites du Canal des Pangalanes (autre clou du spectacle). Nous attendons avec impatience ces "révélations".

Le passager clandestin de mon taxi, puis un autre français plus ou moins portugais et moi-même nous retrouvons les premiers d'une queue qui rapidement sortira de la gare. Nous décidons de voyager ensemble en première, dommage, on va se priver du folklore de la seconde classe, mais on se méfie car le voyage prévu pour 7 heures peut durer le double en fonction des aléas climatiques. Lors de cette attente qui va s'avérer interminable, le passager de mon taxi va révéler peu à peu sa personnalité. C'est un touriste sexuel de la pire espèce. Je l'interroge sur son récent voyage au Cambodge. Ses seuls souvenirs sont tournent autour de la façon de baiser des vietnamiennes, des cambodgiennes, des laotiennes... J'ai retenu seulement que c'était très différent. Il se sent de plus en plus libre et donne de plus en plus de détails alors qu'on ne lui demande rien.

Arrive 7h: rien, puis 8h: rien, puis 9h: toujours rien, excepté les bavardages de l'obsédé. Enfin 9h30, ça bouge. Un employé de la gare vient écrire un message à la craie sur un tableau. On se le fait traduire. La locomotive est en panne, de plus la voie est coupée à mi-chemin par un éboulement. Le train partira (?) vers 14h et stoppera à mi-chemin.

Une idée me vient à l'esprit, ce serait génial d'aller dans un village isolé de tout, ignoré de tous les guides. Je me renseigne, il y a un hébergement possible au terminus du jour. Après avoir pesé le pour et le contre: risque de rester bloqué dans ce trou, manger plusieurs jours à la malgache (risque de tourista). De toutes façons il y a un aspect positif: je suis débarrassé de l'obsédé. Après une demi-heure plongé dans mes guides, je décide enfin de partir à Ambositra (prononcer "ambouch") en taxi brousse. Le Français plus ou moins portugais décide de venir avec moi. Je vais remplacer ce voyage vers l'est par une visite des fameux villages zafimaniry, choix que je ne regretterai pas puisque j'y vivrai ma plus belle expérience malgache.

Le fraco-portugais est un peu grincheux, après avoir palabré pendant cinq minutes pour avoir une bonne place dans le taxi brousse, ce qui a provoqué l'hilarité générale, on se retrouve aux places arrières d'une 504 break. Il s'agit probablement du meilleur choix, car on y est entassé à trois pour deux places mais au moins ces places étant inaccessibles on ne nous rajoute personne sur les genoux. Contrairement aux affirmations des guides, les places à l'avant ne sont pas les meilleures, dans les 504, c'est l'enfer!

Arrivé rapide à Ambositra. Je vais finalement au "Grand Hôtel". Après avoir lu les commentaires donnés dans les guides, il me tardait de voir cette fameuse demeure de l'époque coloniale. Le bâtiment est vieillot mais plein de charme. Le gérant règne en maître derrière son comptoir sur quelques malheureuses vielles femmes qui chuchotent comme des écolières lorsqu'elles se font engueuler. Son visage buriné et ses crises d'asthme lui donnent un look sorti d'un polar noir. Ce séjour est aussi un voyage dans le temps, me voici ici revenu au temps de la colonisation....

Il reste à préparer la visite des villages zafimaniry. J'ai trouvé un guide, Frédier, il a l'air sympa. Je lui demande de s'occuper de la bouffe, je le rembourserai. En général c'est le vazaha qui doit nourrir son guide, ayant renoncé au pain et à la confiture je n'ai plus d'idées. Nous sommes convenus de partir pour deux jours avec une nuit chez l'habitant.

Repas au grand hôtel en compagnie du franco-protugais (rosé local, fromage de chèvre excellent...). Rien à signaler sinon qu'en discutant devant l'hôtel une femme malgache est venue me faire une bise puis s'est échappée en riant comme un cheval.

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