Dimanche 11 juillet.
Résumé : Visite du mont Emei, 15000 marches à descendre.


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Très tôt le matin, vers 4h, on part pour le sommet du mont Emei histoire de voir le lever de soleil.
Le sommet est à 3099 m, après un très long embouteillage (multitude de bus de touristes) notre minibus arrive très en retard au Hall Jieyin à 2640 m, il ne reste alors plus que 460 m de dénivelé pour atteindre le sommet. On peut tricher en prenant un téléphérique, c'est d'ailleurs ce qui est prévu dans notre itinéraire. Tous les chinois du groupe vont faire la queue pour le téléphérique, à vue de nez, au moins une heure d'attente, mon collègue et moi n'aimant pas particulièrement ce genre d'activités, nous décidons de franchir à pied les dernier 460 m de dénivelé. Nous voyant partir, notre guide pousse de grands cris laissant croire qu'elle a peur de nous perdre, mais prétextant qu'on ne comprenait pas ce qu'elle nous disait, on part malgré tout à pied. D'ailleurs, si elle savait la pauvre dame, j'ai décidé que, arrivé au sommet et après avoir visité le temple Jinding, je reprendrai ma liberté.
Nous arrivons au sommet avant le gros des troupes, mais trop tard, on a raté le lever de soleil. Après avoir retrouvé notre guide et visité le temple, je lui explique avec les mains que je me casse, elle n'a sûrement rien compris, mais j'ai encore fait le nécessaire pour avoir la conscience tranquille. De plus, mon collègue reste, il pourra donc continuer les explications. Quel pied de retrouver sa liberté. Je n'ai cependant aucun regret d'avoir passé ces 24 heures avec de vrais chinois, bien au contraire, cela m'a laissé plein de bons souvenirs. L'autre aspect positif, c'est que grâce au temps gagné avec ce petit voyage organisé j'ai pu visiter les deux attractions du coin (Leshan et Emeishan) ce qui serait quasiment impossible avec les bus locaux.
Et c'est parti pour la grande descente, dénivelée de 3099 m à 550 m (en comptant les remontées et avec 5 marches par mètre, cela fait la bagatelle d'au moins 15000 marches ! avec ses 600 marches, le Rocher du Lion au Sri-Lanka, c'est de la rigolage). Il y a deux itinéraires principaux, je choisis celui passant par les temples Xianfeng, Hongchumping, Qingyin.
Les deux ou trois premières heures sont un vrai enchantement dans un paysage de rêve, végétation luxuriante, brumes matinales traversée par des rayons de soleil, rochers déchiquetés. Je suis souvent seul sur ce chemin, j'en profite pour en prendre plein les yeux.
Bien que je fasse très attention à éviter les chocs, descendre autant de marches c'est très dur pour les genoux, après quelques heures, les douleurs deviennent intolérables. C'est là que deux porteurs me prennent pour proie, ils veulent me transporter sur leur chaise à porteurs (pour une somme astronomique). Manque de chance pour eux, je me suis fait le pari d'aller au bout sans aide. Toutes les dix minutes je dois faire une halte en attendant que la douleur s'atténue, ils en profitent pour revenir à l'assaut, c'est de plus en plus l'enfer. Heureusement, de temps en temps, le chemin remonte ce qui stoppe immédiatement la douleur. A ces deux pots de colle se greffe un troisième larron qui veut absolument que je passe la nuit en bas, dans son hôtel. Il me suit, me cause, me colle... il faut que je me fâche pour avoir un peu d'oxygène et profiter à nouveau quelques secondes du paysage grandiose.
En début d'après midi, pour échapper à ces sangsues j'ai l'idée qui tue, en passant devant le monastère de Hongchumping, je leur laisse croire que je vais le visiter. En fait je vais voir les moines pour savoir s'ils peuvent m'héberger. Bingo! Ils ont une chambre pour moi. Je vais passer le reste de l'après-midi à observer les moines et les nombreux pèlerins de passage ici comme moi et surtout soigner mes genoux. Je suis le seul touriste. Je prendrai le repas du soir « à la cantine » avec les pèlerins. En attendant, je savoure l'idée de laisser poireauter les trois sangsues devant le monastère.
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