Dimanche 18 juillet 2000
Résumé : visite d'Ambohimanga et randonnée pédestre dans l'Imérina.


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Départ vers un autre hôtel, l'Hôtel Raphia où comme son nom l'indique, le raphia est omniprésent dans la décoration. Ce n'est pas mal mais quel nid à poussière! Enfin c'est tellement mieux que l'hôtel d'où je viens que je n'hésite pas à y rester. Je pose rapidement mon sac à dos et prend le premier taxi pour la gare routière qui dessert Ambohimanga.
Ambohimanga est une ancienne capitale, en particulier celle où a régné le roi Andrianampoinimerina - driantsimitoviaminandriampanjka (Popaul pour simplifier). Ce village se trouve à une vingtaine de km au nord de Tana dans la campagne de l'Imérina. Le Rova se trouve en haut d'une colline. Il est constitué de la
maison de campagne des reines.
C'est une villa en bois ayant un étage. L'intérieur est meublé à l'européenne, certains meubles et tableaux ont été offerts par la reine Victoria. Beaucoup plus intéressant, le
palais de Popaul
où il a régné de 1787 à 1810, est surprenant par son extrême simplicité. C'est une case en bois de palissandre (toute noire) quasiment sans ouvertures, haute de dix mètres. On y trouve quelques objets d'époque ayant appartenu au roi, quelques restes de son lit en bois. On a du mal à imaginer que Popaul est l'un des grands rois de ce pays. On a aussi du mal à l'imaginer vivant dans ce T1-bis avec ses 12 épouses.
Du haut du Rova, le point de vue est magnifique. Les
chemins de terre rouges
qui montent vers les collines à l'horizon sont une invitation irrésistible à la randonnée pédestre. J'essaie de prendre quelques points de repères pour faire un circuit de quelques heures. Après avoir fait des provisions à l'épicerie du coin, j'essaie de trouver le point de départ pour faire le circuit repéré. Ne trouvant pas le bon chemin (il y en a partout) j'improvise en me fiant à ma boussole. Cette
balade
me plonge à nouveau dans "les scènes bibliques de la vie des champs", comme à Betafo ou à Ifasina. Le circuit est plus court que celui que j'avais prévu du haut de la colline. Après 2 heures de marche je rentre au village, convaincu que si un jour je retourne à Mada, je viendrai faire une randonnée de plusieurs jours ici, dans l'Imérina. En effet, les autorités n'ont pas encore pensé que ce paysage pouvait être apprécié par des touristes, on peut donc s'y promener en toute liberté sans être obligé de prendre un guide (chut! il ne faut pas le dire trop fort).
C'est un peu tard pour manger mais afin de retarder mon retour à Tana je remonte la colline pour déjeuner au restaurant du Rova. J'y retrouve un groupe de Français. On a largement le temps d'échanger nos impressions tellement le service est lent. Après m'avoir laissé contempler la carte pendant plus de 30 mn, le serveur prend ma commande, il revient encore une demi-heure plus tard pour me dire que mon choix n'était pas bon. En fait, il n'y avait pas de choix possible puisqu'il ne restait plus que le "plat national". C'était ma dernière occasion de le goûter. J'en ai profité un maximum car il m'a bien fallu 48 heures pour le digérer complètement.
En sortant du restaurant j'accroche mon pantalon. Il se déchire de bas en haut, il est irrécupérable. Même moche, pochant au cul, délavé, c'est dur d'avoir à se séparer d'un tel compagnon de voyage acheté au marché de Kwo San Road à Bangkok, avec lequel j'ai parcouru l'Amazonie, le Népal, l'Inde, le Viet Nam, la Corée, le Tibet.... Enfin, en guise de consolation, je vais pouvoir le porter encore quelques heures, et ça va faire couleur locale. Peut-être même va t-on me prendre pour un Malgache.
Retour à Tana, Hôtel Raphia. Repas du soir très léger à cause de celui de midi qui prend encore beaucoup de place. Douche à la bougie, obsèques du pantalon enseveli dans la poubelle en raphia, dodo. Demain c'est le jour du grand retour.
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