Mercredi 10 juillet 2002
Résumé : en enfer... à Madras.

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Comme mon dernier jour au Guatemala l'an dernier, mon dernier jour en Inde va être un calvaire. Le bus arrive à 5h30 au centre ville. A la sortie du bus je récupère mon sac à dos que l'aide chauffeur à jeté au sol. En fait nous n'avions pas réellement sympathisé car ce fainéant voulait que je fasse le voyage (8 heures) avec mon sac sur le genoux plutôt que d'aller m'ouvrir le coffre du bus.

J'enfile mon sac à dos, quelques secondes plus tard je sens une odeur nauséabonde. J'ai vite compris, mon sac avait été balancé sur une diarrhée humaine, avec la sangle j'en avais badigeonné mon tee-shirt et un bras. Quelle galère, je me trouve dans une espèce de bidonville, il y a des gens qui dorment un peu partout, d'autres qui m'observent. Il fait encore nuit, mais la chaleur tropicale est bien là. Mon cerveau est en pleine ébullition pour trouver une solution. Je marche un peu au hasard, les chauffeurs de taxi sont très entreprenants, mais quand je leur fait sentir mon tee-shirt ils me laissent en paix. Finalement, j'aperçois à environ 500m un grand bâtiment qui ressemble à une gare. Avec ma boussole et mon guide j'identifie ce bâtiment comme étant la gare Edgmore Station. Chouet, dans une gare il y a toujours des robinets sur un quai.

Me voici sur le quai de la gare face à un robinet. Première tâche, sortir mon tee-shirt et le mettre à la poubelle, me laver le torse et les bras et mettre un tee-shirt propre. J'apprécie d'avoir pensé à prendre des lingettes pour nettoyer le postérieur de bébés, elle vont pratiquement toutes y passer. Impossible de faire partir complètement l'odeur. Mais enfin je deviens un peu plus fréquentable sauf peut-être pour les nombreux indiens qui m'ont lancé des regards réprobateur lorsque j'étais encore torse nu. Le nettoyage des sangles du sac à dos est aussi long que le reste. J'aurai bien passé trois quarts d'heures pour ce nettoiement.

Je n'ai qu'une seul idée en tête, trouver rapidement un hôtel pour continuer le nettoyage. Je prend le premier Rickshaw, il m'annonce son prix, je sais qu'il m'arnaque mais je ne discute pas. D'ailleurs arrivé à l'hôtel, il embrasse les billets que je lui donne. Il a sûrement gagné sa journée. Je prend une douche interminable et lave à grande eau les sangles du sac à dos... puis ronflette pendant deux heures.

A mon réveil, nouvelle catastrophe. Tout le tour de la chambre est envahi de millions de fourmis. Une bande de dix centimètres de haut fait comme une accolade dont la pointe est dans mon sac à dos. Il n'y a pas un seul vêtement qui ne soit pas noir de fourmis. J'appelle un employé pour lui montrer les dégâts. Et c'est moi qui me fait engueuler, car d'après lui c'est les biscuits qui sont dans mon sac qui les ont attirées. Je m'étais promis de rester calme après le repas du soir de la veille à Trichy: promesse non tenue. Le ton monte, j'exige une autre chambre. Tiens donc, on arrive à se comprendre! Il n'en reste que des plus chères. Pour avoir le plaisir d'être désagréable, je refuse de payer le supplément. Finalement, les éclats de voix décident le patron à intervenir. Il me donne sans histoire sa meilleure chambre, sans supplément et avec le sourire. De toutes façons, il a bien compris que je libérais la chambre dans la soirée, il pourra donc la revendre, de plus il me commandera un "taxi" pour l'aéroport avec une bonne commission.

Enfin, je suis prêt à découvrir la ville. Je décide de me rendre à St George Fort. Comme d'hab. grâce aux plans très mal faits des guides touristiques il me faudra deux heures (sous un soleil de plomb) pour atteindre mon objectif qui n'était qu'à 1500 mètres. Arrivé enfin au fort, mes efforts sont peu récompensés car il n'y a rien à voir. Je retourne vers l'hôtel en traversant des rues marchandes assez sympas. Arrêt internet. Finalement, arrivé à l'hôtel, je suis exténué, et c'est reparti pour une deuxième ronflette.

En rentrant de cette balade, j'étais très attiré par les jus de fruits vendues sur le trottoir. J'avais repéré un vendeur juste devant un petit bar très propres où j'avais pris mon petit déjeuner ce matin. Pensant que c'était la même maison je commande un jus de fruits. Voyant rajouter des glaçons j'ai eu quelques doutes sur l'hygiène. Quarante huit heures après mon départ de Madras (de retour en France), j'ai eu la pire des tourista avec fièvre, nausées etc... impossible de la soigner avec les médicaments habituels. Il m'aura fallu plus d'une semaine avec un traitement de choc pour en venir à bout. Je me demande encore si j'ai attrapé cette maladie à cause du jus de fruit, ou bien à cause de l'épisode du sac à dos posé sur des excréments.

Depuis ma chambre j'ai vu imprenable sur la station de bus principale de Madras. Cette station est gigantesque. Il y a une noria de bus très impressionnante par sa densité et sa continuité. Soudain je distingue un homme au sol, j'observe de loin, personne ne se préoccupe de lui. Il est étendu sur le passage des bus sortant de la gare routière. Les bus font des écarts pour ne pas l'écraser, mais après un quart d'heure, personne n'est venu voir ce qu'il avait. Même une soeur avec son déguisement complet est passée à quelques mètres ignorant complètement le gars au sol, ce n'était sûrement pas Mère Thérésa. Quelques personnes se sont finalement décidées à voir de plus près ce qu'il avait. Puis au bout d'une demi heure, je n'ai pas vu comment à cause des bus, le corps à disparu.

Enfin, l'heure du taxi arrive, je vais pouvoir fuir cette ville.

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